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Le gland d'Or

  • Chapitre 2
  • 26 janv. 2017
  • 12 min de lecture

Quelques jours plus tard…

…… une nuit pas comme les autres !

C’est un monde de couleurs inconnues, vives, intenses, une musique douce et apaisante qui semble venir de nulle part.

Que suis-je venu faire ici se demande t’il ? Soudain, devant lui, des êtres disparus de sa forêt mais bien vivants ici lui adressent des petits signes de reconnaissance. Des êtres qui se déplacent avec une incroyable aisance, sans même toucher le sol. Puis comme par magie se dresse devant lui une silhouette familière, est-ce possible ? Cette silhouette qu’il a bien connue lorsqu’il était enfant : son grand-père !

Et voilà que s’installe entre eux un dialogue silencieux, d’esprit à esprit.

  • Alors mon bonhomme on a quelques petits soucis en bas ?

  • En bas oui, ici non (il palpe sa patte) …enfin je crois !

  • Tu crois bien, parce qu’ici les soucis et les douleurs sont des mots qui ne font pas parti de notre vocabulaire, en fait on a oublié ce que c’est !

  • Est-ce que je rêve ?

Avec un sourire énigmatique

  • Oui et non, comment te dire, tu es ici en transit, dans un autre espace- temps !

  • Mais moi on m’a dit que tu étais … enfin… tu vois ! -

  • Mort ! sourire lumineux on peut dire ça, mais comme tu le constates on le l’est jamais vraiment, j’ai changé de corps c’est tout, ce que vous en bas appelez la mort n’est pour nous qu’une transformation avec les soucis de la vie terrestre en moins ! Ici pas de guerre ni de haine, simplement une grande plénitude, mais toi tu n’es que de passage, tu as tellement de choses encore à accomplir !

  • Mais où suis-je vraiment ?

  • Tu veux le savoir ?

  • J’aimerais bien oui !

  • Mon cher, tu es au royaume des Anges, plus exactement dans l’antichambre !

  • Sourire incrédule je ne les vois pas !

  • Tu ne les vois pas parce que tu n’es pas mort c’est tout ! Mais je t’assure qu’ils sont bien là, omniprésents, aussi bien en haut qu’en bas ! C’est même grâce à eux que tu peux nous faire cette petite visite, vois-tu " Ils " ont entendu ton appel, parce que tu as bien demandé de l’aide, n’est-ce pas ?

  • Barry abasourdi :

  • Oui c’est vrai...et que dois-je faire ?

  • Rien, sinon te laisser guider, suivre les signes, faire confiance en ton intuition !

  • Mais ces signes comment les reconnaîtrais-je ?

  • Bonne question, tu les reconnaitras sois en sûr ! Lorsque tu fais quelque chose par instinct c’est ton âme qui te guide !

  • Petit ricanement – Et cette pierre, c’est mon âme qui l’a mise sous ma patte ?

  • Tu n’imagines pas ce que cette pierre te fera découvrir ! Rien n’est hasard, même si certains évènements sont plus difficiles à accepter que d’autres, la vie te l’apprendra !

  • Je te laisse bonhomme, j’ai une autre mission, salue bien tout le monde pour moi…même si on te prend pour un farfelu !

Déjà, la silhouette s’estompe et disparaît. Dommage il avait tellement de questions. Puis, brusquement une forte vibration sous ses pattes. Il est entraîné dans une spirale de lumière, et traverse un tunnel interminable.

Un drôle de réveil

Tara a très mal dormi, son fils a gémi une bonne partie de la nuit dans une agitation qu’elle juge inquiétante. Elle en fait part à Barry sénior qui esquisse un geste d’impuissance. D’un commun accord ils sortent de leur niche pour échanger leurs impressions de parents sur la période difficile que traverse leur fils, lorsqu’ils remarquent une silhouette s’approchant timidement vers eux, c’est Mirra.

Comme toutes les mères qui ont une intuition très affûtée dès qu’il s’agit de leurs fils, Tara devine que cette visite matinale ne lui est pas destinée.

  • Bonjour, est-ce que je dérange ? hum… il est possible de voir Barrry ?

  • Bien sûr, je ne suis pas sûre qu’il soit réveillé, mais il sera très heureux de vous voir, croyez-moi !

Dans un regard entendu avec son mâle Tara regarde l’invité surprise grimper gracieusement sur le tronc d’arbre.

En phase de demi-réveil Barry s’étire, ressent toujours sa patte douloureuse, pourtant une partie de lui se sent apaisée. Il clignote des yeux, entrevoit une présence...non, est-ce possible, il doit rêver !

  • Mi-rra ?

  • Oui Barry c’est moi, comment te sens-tu ?

Il se dresse sur sa litière, prend une pose plus conforme que celle d’un blessé. Il n’est pas question que l’on s’apitoye sur son sort, pas elle, pas Mirra.

  • Je me sens mieux la douleur est moins vive, c’est sympa que tu sois venue...c’est une chouette surprise !

  • Tiens c’est drôle que tu parles de ça !

  • De quoi ? de surprise ?

  • Non de chouette !

  • Barry, as-tu entendu parler d’Allison ?

  • Oui, comme tout le monde, la chouette sorcière !

Mirra secoue négativement la tête.

  • Non Barry, non, c’est une guérisseuse, sais-tu qu’elle a soigné plus de la moitié des habitants de cette forêt ?

  • Tu es sûre, alors pourquoi on la surnomme " la sorcière " ?

Mirra sourit.

  • La bêtise ou l’ignorante, on critique toujours ce qui nous dépasse, ce qu’on ne peut comprendre, en un mot tout ce qui semble irrationnel !

  • Je veux bien, mais alors tout ceux qu’elle a soigné et qui se taisent ?

  • Par peur de paraître ridicule, pourtant je t’assure qu’il y a bel et bien un museau à oreilles la concernant !

  • Tu penses que je devrais… ?

  • Je ne peux pas décider à ta place, c’est ton choix !

Et Barry de repenser à son rêve, aux paroles de son grand-père : " nous te ferons signe « et si précisément cette visite en était un, comment le savoir. Mirra l’interrompt dans sa réflexion intérieure.

  • Tu sais où elle habite ?

Bien sûr qu’il le sait, mais si seulement elle pouvait l’accompagner, même sur trois pattes, une ballade en forêt seul avec Elle serait merveilleuse, il en a tellement rêvé, mais les entraînements...sa timidité.

  • Hum… Je n’en suis plus certain !

  • Si tu le veux je peux t’accompagner, enfin si tu es décidé, réfléchi !

Pour Barry c’est tout réfléchi, il n’a pas l’intention de laisser filer une pareille occasion.

  • Ok ! quand ?

  • Ce soir, à la tombée de la nuit !

  • La nuit ?

  • Barry, les chouettes dorment le jour et vivent la nuit !

Ah oui ! il avait oublié. Mirra se dirige vers la sortie de l’hêtre.

  • Alors à ce soir, rendez-vous au " carrefour des Angelots ".

Il ne peut s’empêcher d’exprimer un sourire.

  • J’ai dit quelque chose de drôle ?

  • Je...je te raconterai un truc incroyable, un rêve, le rêve de cette nuit, c’était dingue !

  • Ah je vois, (avec un air mutin) ce genre de rêve qui vous poursuit tout le jour, et parfois des rêves qui n’en sont pas ...où qui sont un peu plus que ça !

Et Mirra de continuer :

  • Sais-tu pourquoi je suis venue te voir ce matin ?

  • ????????

  • Moi aussi je rêve, et cette nuit tu me demandais de l’aide, je ne te l’aurais pas dit mais comme tu abordes le sujet… si tu veux nous en reparlons ce soir, il faut que j’y aille !

Il acquiesce de la tête, ainsi ce n’est que son rêve qui la fait venir jusqu’à lui. A cet instant, comme si elle avait deviné sa pensée, elle se retourne avec dans le regard une pointe de malice :

  • Tu sais, j’avais malgré tout l’intention de venir te voir !

Il est parfois des circonstances ou de simples mots font que le temps s’arrête, se suspend.

Dans une arabesque de queue Mirra sort de l’arbre.

D’un seul coup, que la finale du Gland’Or lui semble lointaine dans son esprit. Barry ne saurait décrire l’onde de chaleur bienfaisante qui étreint son corps.

Ce qu’il sait par contre c’est cette émotion intense qui lui gonfle le cœur, est-ce ça l’amour ? Et puis ce rêve, le sien. Ce monde que l’on dit invisible existe-t-il vraiment ? Peu importe, en plus de cette irrésistible attirance pour Mirra, il va pouvoir partager avec elle cette incroyable sensation que lui a laissé cette " expérience nocturne ". Décidant que le temps et l’humeur ne sont plus à la convalescence ni au repli sur soi, Barry se lève, il y a toujours cette douleur persistante mais curieusement elle a perdu de son importance.

Il descend et remarque ses parents occupés au ramassage de noix en tout genre. En le voyant et avec un sourire entendu, ceux-ci se fendent d’un joyeux " ça va mon grand " ? Oui leur fils va mieux. Après avoir croqué quelques fruits au passage, il s’éloigne dans la forêt.

Que ce jour va être long jusqu’à ce soir, lui qui jusqu’ici a toujours été entouré d’une bande de copains ressent, et c’est nouveau, le besoin d’être seul, de savourer ce bonheur naissant. Toujours sur trois pattes il gambade, s'octroie la fantaisie de grimper au sommet d’arbres qu’il ne connaît pas, et découvre toutes les nouvelles vues qui s’offrent à lui. Jamais la forêt ne lui a semblé aussi belle, il croyait la connaître mais la redécouvre avec un regard neuf. Perché sur la cime d’un châtaignier, le dos appuyé au tronc, Barry savoure une joie inconnue, celle de l’intérieur.

Pendant ce temps

Au club des Ecuroux ce n’est pas particulièrement la sérénité qui domine. Gunther mobilise ses troupes, la finale est maintenant dans tout juste une lune, et les joueurs conscients du manque de leur tapeur principal se rassurent comme ils peuvent. Aussi pour les préparer à l’ultime épreuve le coatch multiplie les entrainements. Oui, les joueurs en bavent, mais en fin psychologue, et compte tenu des circonstances, Gunther a réussi ce qu’il souhaite, à savoir renforcer la solidarité entre ses joueurs en misant moins sur l’exploit personnel, mais sur un collectif rapide, soudé, ce qui peut déstabiliser l’adversaire. L’important, et quel que soit le résultat, est d'éviter d'avoir le regret ne n'avoir pas tout donné. Il semble bien que toute l’équipe ait intégré le message. Malgré tout chacun prend des nouvelles de Barry, mais avec les propos du coach et à moins d’un miracle…

Le carrefour des Angelots

Barry est arrivé peu avant le coucher du soleil et attend Mirra. Lorsqu’il l’aperçoit trottinant vers lui son cœur s’emballe et mentalement lui intime l’ordre de se calmer. Mais peut-on calmer la nature ?

Elle est désormais à sa hauteur :

  • On y va, toujours d’accord ?

  • Plus que jamais !

Pendant qu’ils cheminent ensemble Barry ne peut s’empêcher de lui confier ce rêve qui l’a profondément chamboulé, son récit terminé un long silence s’installe. Serait-il devenu ridicule à ses yeux ? Mirra stoppe sa marche, lui fait face :

  • Merci Barry !

  • ???????

  • Merci pour ta confiance, j’imagine que ce n’est pas facile de parler d’une expérience pareille ! on peut très vite passer pour un… enfin tu vois (patte avant vissée sur la tempe)

  • Non, merci à toi de m’avoir écouté.

  • Tu sais depuis que je suis petite, et sans que je sache pourquoi, je m’adresse à des êtres invisibles, je ne saurais t’expliquer mais je suis convaincue de leur existence !

  • Et « Ils « te répondent ?

  • Plus ou moins, mais toujours de façons différentes, par un rêve ou un mot dans la gueule de quelqu’un d’autre, mais lorsque ce mot entre en résonnance avec moi alors je sais qu’il m’est destiné, surtout quand les messages sont répétitifs !

Barry la regarde tendrement et avec évidence comprend pourquoi, mis à part ses beaux yeux en amande, il l’a toujours perçu comme une femelle différente avec un truc en plus. Et ce truc désormais il le connaît.

D’un élan commun leurs queux se frôlent, s’entremêlent, et quand leurs museaux se touchent dans un premier baiser c’est un feu d’artifice intérieur qui embrase leurs êtres.

Le temps s’est arrêté, l’éternité s’est installée.

Mirra s’écarte doucement :

  • Nous avons encore de la route !

  • Aucun problème, avec toi je me sens prêt pour aller loin…Très loin !

Un quart de sablier plus tard, comme un seul écureuil, Barry s’arrête devant le veux chêne d’Allison la guérisseuse au grand étonnement de Mirra :

  • Je croyais que tu ignorais son adresse ?

Tige de roseau, il s’est trahi tout seul.

  • Tu m’en veux ?

Mirra secoue la tête avec tendresse et Barry réalise l’importance de cet être qui en si peu de temps a posé son empreinte sur sa vie.

Avant de grimper chez Allison il remarque sur le sol une magnifique plume blanche et se demande quelle sorte d’oiseau a pu la perdre.

A l’entrée de la niche, timidement :

  • Y a quelqu’un ? Barry s’entend répondre :

  • Ah c’était toi ? Tu as pris ton temps dis donc !

  • Vous m’attendiez ?

  • J’attendais quelqu’un, mais j’ignorais que c’était toi !

Barry écarquille les yeux, interrogateur :

  • Tu as peut-être remarqué la plume blanche au pied du chêne ?

  • Oui !

  • Eh bien c’est le signe que je vais avoir une visite !

Barry va de surprise en surprise et se demande s’il doit encore s’étonner de ce genre de fait.

Allison le fait allonger sur sa litière, lui demande de ne pas poser de questions, et le prévient aussi que certains gestes de sa part pourraient lui sembler curieux… Pour ne pas dire bizarre !

La chouette étend d’abord ses ailes au-dessus du corps de Barry et son aile droite se met à trembler, puis elle décolle du sol et volète, toujours en vol, elle dessine des cercles de plus en plus grands. Enfin elle se pose, reste immobile en psalmodiant un son étrange. Presque instantanément Barry ressent une chaleur diffuse pour ne pas dire bienfaisante, alors Allison se détend à son tour et lui dit :

  • Cette patte droite doit te faire souffrir, mais rassure-toi rien de catastrophique. Je vais te donner un onguent que tu vas appliquer matin et soir ! L’odeur n’est pas agréable mais le produit est efficace !

  • C’est tout ?

  • Oui, il n’est pas nécessaire que tu reviennes, moi je continue le traitement à distance !

A distance…mais devant le regard renfrogné de la chouette il n’ose pas demander ce que signifie « ce " à distance "

  • Et je serais guéri dans combien de temps ?

  • Ah ! l’impatience des mâles, tu seras guéri lorsqu’il sera temps pour toi que tu le sois !!

Allison cligne d’un regard malicieux.

  • Bon, combien je vous dois ?

  • Tu me dois un MERCI, tu me dois d’aller mieux, et avec un clin d’œil appuyé, tu te dois d’être heureux !

  • Alors MER-CI !

  • Allez, dépêche toi, je crois savoir qu’on attend en bas !

Décidément.

Barry redescend du chêne avec pendu à son cou la gourde d’onguent que lui a préparé Allison sous le regard interrogateur de Mirra.

  • Alors c’était comment ?

  • Etonnant… très étonnant !

Après quelques explications sur les méthodes de soins d’Allison la guérisseuse, ce sont deux écureuils seuls au monde qui prennent le chemin du retour avec pour seule complice une voûte marine étoilée. Emportés par le vertige de cet amour naissant, aucun des deux ne remarque Vénus plus lumineuse que jamais.

Une demi-lune avant la finale

Ambiance chez les Ecublonds

Pat’fol, le tapeur vedette (puisque c’est lui qui le dit) n’en peut plus de cette attente, de ces couchers de soleil qui s’égrènent trop lentement à son goût. Pour lui il ne fait aucun doute que son équipe va soulever le trophée du Gland’Or pour une deuxième fois consécutive, et ne se prive pas d’affirmer haut et fort ses certitudes, à tel point que tous ses coéquipiers finissent aussi par être atteint d’une " euphorite " aigüe. Pourtant, un seul d’entre eux reste prudent, très prudent, il s’agit de Thomas l’entraineur. La vie lui a appris qu’il faut toujours se méfier d’un animal blessé, et que même sans la présence du fameux Barry, il connaît par expérience la résultante d’un cocktail de solidarité, d’un " on a rien à perdre, tout à gagner " et d’un autre élément non négligeable : la foi.

Alors, dans le vestiaire il essaie de ramener ses joueurs sur terre, et en l’occurrence sur la prairie des entrainements que certains joueurs habités par une confiance indétrônable ont cru bon de délaisser ces derniers jours. Il est plus que temps de stopper cette assurance collective présomptueuse et prématurée qui ne lui inspire rien de bon. Par quelques mots autoritaire et dissuasifs, Thomas décide que désormais les joueurs non-présents au prochain match de préparation seront punis, et menace imparable, pourraient même ne pas disputer la finale, tout en précisant qu’il y a des jeunes joueurs non sélectionnés qui piaffent d’impatience de prouver leur talent. Le silence qui ponctue le bref discours semble indiquer que le message a été entendu !

Les joueurs se dispersent la tête un peu plus basse qu’à l’ordinaire, sauf Pat’fol qui défie son coach du regard, ce qui fait bien sourire celui-ci. Car il en a vu Thomas de ces petits malins tout puissants au sommet d’une pseudo gloire qu’ils pensaient éternelle, combien en a-t-il ramassé en bordure de prairie trop vieux pour taper la boulette, vivant avec la nostalgie d’un passé révolu, incapable de se fixer dans le présent, et encore moins de se projeter dans un avenir. Très conscient que les grains du sablier emmènent avec eux son lot d’opportunités, de changements, et que la vie ne se déroule pas sur un mode linéaire. La seule chose qui importe à ses yeux c’est le présent, comme il souhaiterait partager cet état d'esprit avec ses joueurs.

Le jour où…

Les parents de Barry sont réveillés par un bruit familier provenant du bas de l’hêtre. Un de ces bruits dont ils s’étaient déshabitués ces derniers jours. Tara se lève et pointe son museau à l’extérieur de la niche. Ce qu’elle voit lui procure un engourdissement de la mâchoire inférieure qu’elle oublie de refermer.

Barry tape la boulette avec ferveur, et luxe suprême jongle ladite boulette des deux pattes.

  • Barry, tu es fou … tu n’es pas guéri !

  • T’inquiète m’man, je ne suis peut-être pas complètement guéri, mais je n’ai plus mal et ça c’est géant !

Barry sénior qui vient d’assister à l’échange verbal sourit intérieurement et se dit que ce Barry-là, même s’il n’en a jamais douté, est bien son fils.

  • Hé fiston je descends, tu m’acceptes comme partenaire ?

  • Chiche P’pa !

Tara secoue la tête de découragement, mais un instant plus tard en voyant le père et le fils réunis dans le jeu, savoure un moment de vrai bonheur, se dit que rien n’est plus touchant que cette connivence filiale.

Et les cris de joie que poussent ces ceux-là dans leur entrainement improvisé attirent à eux quelques spectateurs voisins qui s’en frottent les yeux de surprise.

Barry retape la boulette !

Fan inconditionnelle des Ecuroux, Cancan qui pour une fois, apprécie d’être messagère de bonnes nouvelles, s’offre un vol express chez Gunther.

Gunther et Barry

L’après-midi suivant, après sa sieste, le coach des Ecuroux se rend chez Barry.

C’est au pied de l’arbre que s’engage une conversation intense entre Gunther et son joueur.

  • Qu’est-ce que j’apprends, tu retapes la boulette ?

  • Ben oui ! enfin je me fais plaisir -et s’empresse d’ajouter- je ne ressens plus aucune douleur, c’est génial… non ?

  • Barry, si tu savais comme je suis heureux pour toi.

C’est là qu’intervient un silence qui s’éternise et devient gênant pour les deux protagonistes.

Gunther le rompt.

  • Barry…euh…comment te dire, j’ignore ou tu en es dans tes espoirs avec cette guérison, mais comme tu le sais la finale n’est plus qu’à quelques couchers de soleil, tout mon dispositif est prêt et crois-moi cela n’a pas été facile de composer sans toi, mais la réalité était là et j’ai dû composer avec elle.

  • Barry la tête basse :

Je comprends coach ...je comprends :


 
 
 

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