Les lilas d'Alexandre

Chaque printemps la nature nous offre le même miracle, et nous pauvres humains nous trouvons ça normal, comme un dû !

Pourtant, il y a un arbre qui chaque année retient mon attention un peu plus que les autres. Il s'agit de mon lilas blanc. Ce lilas n'est pas n'importe qui puisqu'il vient du jardin de mon père. Un jour, alors que nous étions sur le point de prendre le chemin de retour vers la Suisse, mon père a profité que le coffre de la voiture soit encore ouvert pour y glisser, avec une bouteille de son Bordeaux favori, une petite branche de lilas emballée dans du papier journal. Je serais heureux m'a t'il dit que tu le plantes chez toi, ça te fera penser à moi,comme si j'avais besoin de ça !

Bref, de retour at home, mais n'ayant pas le main particulièrement verte, c'est le beau-fils qui s'en est chargé. La branche concernée a fait fi de la frontière prospérant dans sa terre d'accueil à la vitesse grand V. Il a même fallu le tailler un peu, le lilas vendéen prenait un peu trop ses aises.

Devant sa majesté odorante et fleurie, quelques uns de nos amis ont émit le désir d'en obtenir une pousse, ce qui fut fait, mais dans un esprit de privilège, non mais !

C'est ainsi que le lilas s'est multiplié, et c'est ainsi en rendant visite aux amis chanceux que je retrouve à chaque fois l'esprit de mes racines.

Papa, il y a 19 ans jour pour jour que tu nous as quitté, mais sache que tous tes lilas valent bien mieux que tous les chrysanthèmes de la Toussaint, puisqu'ils renaissent tous les ans.

Te connaissant, du haut de ton éternité, j'imagine ta silhouette massive droite et fière.

#LilasdAlexandre