>Les clins d'oeil de l'histoire
- Clin d'oeil de plume
- 10 déc. 2017
- 2 min de lecture


Beaucoup d'émotion cette semaine dans l'hexagone.
Deux paires de yeux bleus bien connu du public se sont éteins. Johnny, l'idole des jeunes qui a traversé plusieurs générations, qui a su aussi les rassembler a quitté cette vie. Hier, comme une majorité d'entre-nous, par écran interposé, j'ai suivi ses obsèques et comme beaucoup sans doute j'ai mouillé quelques mouchoirs en papier. Parce que voilà le chanteur à la voix si puissante, à la démarche si rock and roll , par son talent a su donner ses lettres de noblesse à la chanson, un art que l'on surnomme injustement mineur. Oui sa vie a été émaillée par des coups de bleues, d'extravagance parfois, mais si humain dans ses faiblesses. Un être qui ne triche pas avec lui-même ne peut tricher avec les autres. Dès l'annonce de son décès un moment particulier de ma pré-adolescence m'est revenu. Lors d'un Noël avec mes frères nous avons reçu un tourne-disque, vous savez le fameux microsillon celui auquel il fallait régulièrement changé le saphir, en prime il y avait avec ce cadeau un trente-trois tour de Johnny. Très jeune et beau comme un dieu, debout sur un coffre avec une posture qui laissait présager d'une gestuelle débridée. Beaucoup de fans l'ont exprimé ces dernières jours, ses chansons ont accompagné leurs importants moments de vie, les non-fans aussi.
Peu de temps avant c'est une autre figure médiatique, l'homme de lettres à la plume si raffinée , le malicieux philosophe, l'académicien Jean d'Ormesson qui s'est éteint. Lors d'une interview il avait confié qu'il n'y avait rien de pire que de mourir en même temps qu'un chanteur. Cette semaine une amie me rappelait très justement que Jean Cocteau était mort le même jour qu'Edith Piaf. Pas de bol !
Pourtant, dans la cour des Invalides,la cérémonie d'adieu de Jean d'O, comme le surnommait ses intimes, était empreinte de solennité et de respect devant l'ampleur de son oeuvre. Un peu cabot il l'était et il l'assumait, comme un dernier clin d'oeil, cela m'a fait penser à l'une de ses nombreuses citations " Les honneurs je les méprise, mais je ne déteste pas forcément ce que je méprise "
Toute l'ambiguïté du personnage.
Comme je ne crois pas au hasard je me permet d'extrapoler, parce que ces deux figures tellement représentatives d'une société et qui disparaissent ensemble sont pour moi le trait d'union de toutes les couches sociales d'un pays.
Alors Messieurs, Merci pour tout, et bon voyage dans votre éternité.
" C'est quand il y a quelque chose au-dessus de la vie que la vie devient belle "
Jean d'Ormesson
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