A votre santé !

il est parfois des publicités agressives, presque intrusives tant elles sont clinquantes. Et puis d'autres, timides, voire effacées comme celle ci-dessus, et pourtant !

Ce week-end, escapade familiale en Bourgogne. Bien évidemment la visite d'une cave était programmée avec une dégustation à la clef, le contraire eût été un sacrilège. C'est donc dans une forme de religiosité que nous nous sommes engouffrés dans ces grottes sacralisées par leur contenu divin. Une vraie remontée dans le temps, puisque des caves du 19ème nous avons terminée dans celles du 12ème. Merci ô moines cisterciens. Et lorsque nous sommes remontés au 21ème, c'est à dire dans la salle de dégustation, les papilles en alerte, nos 6 paires d'yeux ont lorgné les jolies bouteilles alignées en ordre de bataille. Neuf vins en tout. Un joli crachoir à disposition mais qui n'eût beaucoup de succès, d'ailleurs ma fille à dit à son aînée - tu ne craches pas, si tu n'aimes pas tu partages-, une mesure d'anti-gaspillage en somme !! mais si... Le repas de midi ayant été léger j'étais heureuse de prendre l'air, mais dehors chaleur lourde, ou étais-ce des vapeurs ? Bref, Meursault, Pommard, des noms si évocateurs par leur prestigieux patrimoine vinicole. En profane que je suis, je pensais avoir côtoyé le meilleur, croyez-vous !

Le lendemain avant de prendre le chemin du retour par le vignoble, mon beau--fils nous propose de se rendre dans un petit vignoble, mais un des plus prestigieux au monde. Le vignoble de Romanée-Conti ! 1,63 hectare d'une vigne aux grappes exceptionnelles et à son vin qui l'est tout autant, et même plus. Des chiffres à vous donner le tournis, surtout quand vos finances sont à l'abri de ce genre d'extravagance. Quelques chiffres : Une bouteille de ce grand crû au Lafayette gourmet de Marseille a été vendue 21 000 Euros, une autre en octobre 2016 au Duty free de l'aéroport de Roissy pour 32 000 euros. On marche sur la tête, mais pour celles des collectionneurs c'est un investissement, personne ne profite du nectar, quel dommage. Quoique, en 2002, pendant la déroute de l'équipe de France de football à la coupe du monde, le président de la fédération, un certain C.Simonet passa en note de frais une bouteille de ce vin facturée à 4 800 euros dégustée dans un restaurant coréen. Ou il y a de la gêne il n'y a pas de plaisir.

Alors devant ce petit carré de terre si précieux, je me suis demandé pourquoi la vigne d'à côté ne bénéficiait pas du même prestige. Tout simplement parce que les propriétaires ont limité les récoltes pour en faire un vin rare. Et tout ce qui est rare....Voilà du marketing gagnant.

Le vin est un sacerdoce, j'en veux pour preuve les propos d'un restauratrice de Châlon/Saône nous déclarant que les volontés de son mari lorsqu'il partirait chez St Pierre, serait d'être incinéré pour que ces cendres soient dispersées dans cette vigne magique.

Toute une religion. ça vaut bien une messe, non ?