La petite dame en rouge

C'est l'été, la période ou même les plus coincés, devant des orchestres de rue, se laissent aller à quelques pas de danse, surtout s'ils sont loin de chez eux, pas reconnus, pas vus...croient-ils !! De toute façon le ridicule tue moins ailleurs

que chez soi.

Il y a quelques semaines, au bord du Tage à Lisbonne, mon attention a été attirée par quelques jeunes personnes agglutinées autour d'un groupe de musiciens africain à la rythmique contagieuse, celle dont l'énergie est communicative. Mais ce que mes yeux ont vu m'a gonflé le coeur de joie et j'ai envie d'ajouter d'espoir. Parce que voyez-vous la joie de vivre n'a pas d'âge: au centre du cercle dansaient deux femmes, la première dans la quarantaine, et la seconde, dont on pourrait dire que par politesse on ne demandera pas le sien. Ses pas ont accompagnés la cadence, moins souple que la première, cependant sa manière de se mouvoir laissait supposer que dans sa prime jeunesse il ne fallait pas lui en conter. A quoi pensait-elle la petite dame en rouge en esquissant ses pas de danse: nostalgie du passé, où tout simplement la liberté de faire ce qui lui chante sans se soucier du jugement des autres.

En la regardant reprendre son cabas à commission sans jeter un regard autour d'elle je pencherais pour la deuxième hypothèse. A-t'elle pensé en partant : jeunes petits cons, un jour vous serez peut-être moins cons mais certainement vieux, l'inéluctable, il vaut mieux en rire... et pourquoi pas en danser !!